Fintech : la fin des tarifs abusifs sur le Forex ?

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A l’instar d’Uber, de nombreuses Fintech ont construit leur image autour d’une promesse inédite, celle de la transparence et d’un positionnement ouvertement pro-client. Et le succès est au rendez-vous, bien que le marché soit encore en phase d’early adoption : les Fintech s’installent durablement dans le paysage bancaire, lèvent des fonds et livrent une véritable concurrence aux banques sur le terrain des prix et de la transparence. C’est notamment le cas de Kantox, Fintech spécialisée dans l’échange de devises pour les entreprises, et qui a récemment levé 10 millions d’euros.

Kantox s’est lancé il y a quatre ans sur un positionnement simple : offrir de la transparence et des prix compétitifs sur le change aux PME. Opaque, en manque d’innovation, le marché du Forex était jusque là tenu par les banques et les brokers : commissions cachées dans les taux, dumping…en proposant la transparence sur les taux du mid-market, Kantox a cassé les codes du marché et permis aux PME de réduire leurs coûts de change. La société évolue maintenant en offrant une plateforme complète de gestion des achats de devises : aide à la décision, aide à la gestion du risque, exécution des ordres, etc.

Philippe Gelis, CEO Kantox

Philippe Gelis, CEO Kantox

L’évolution du marché du Forex sous l’impact des Fintech

“Pour l’instant nous avons fait évoluer le marché de façon très marginale, et les banques restent totalement opaques sur le change” nous confie Philippe Gelis, CEO de Kantox. Mais il prévoit plus de transparence dans les cinq années à venir : les banques auront de plus en plus de mal à maintenir l’opacité sur le change. “En soi, le change est un service relativement simple. C’est le software, les outils d’aide à la décision qui créent la valeur. Le change va vers de plus en plus de technologie et de software.” explique Philippe Gelis. C’est précisément ce service que les banques ne peuvent offrir, à part à leurs plus gros clients, que Kantox propose aux PME et ETI. D’après Philippe Gelis, ces services sont équivalents à ceux offerts par City Bank pour les Fortune 500. S’il semble exclu que les clients des plus importantes banques se tournent à l’avenir vers des sociétés comme Kantox, il est par contre plus probable que les Fintech finissent par fournir certains de leurs outils en marque blanche. Cependant, Philippe Gelis nous confirme la volonté d’indépendance constatée chez de nombreuses Fintech : “Nous ne souhaitons pas avoir des banques comme investisseurs”.

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Un marché d’early adopters

Si l’on en croit Kantox, la majorité de ses clients font jusqu’à 80% d’économies sur leurs opérations de change. La croissance est rapide (le premier milliard d’échange a été atteint en janvier 2015, le second en septembre), mais le marché est encore en phase d’adoption. Pourquoi ?  Selon Philippe Gelis, c’est avant tout une question d’éducation du marché : “90% des clients n’ont pas conscience des tarifs abusifs pratiqués par les banques, et donc ils ne cherchent pas de solution.” Par ailleurs, il y a également une problématique de confiance et de force de l’habitude, quitter sa banque pour une Fintech n’est pas un mouvement naturel. Avant que les Fintech puissent capter les clients les plus traditionnels, il se passera encore un certain temps.

Derrière les Fintech, l’IT

Au-delà de la transparence et du positionnement pro-client, ce qui est au coeur de l’ADN des Fintech, c’est la technologie. Comme Payname ou Marie Quantier, Kantox se définit plus comme une société de technologie que de services financiers. Pour concurrencer les banques et leurs systèmes d’information gigantesques, les Fintech comptent sur des systèmes agiles et automatisés. “Nous automatisons au maximum et nous visons à offrir la meilleure expérience utilisateur possible en self-service” confirme Philippe Gelis. Derrière ces systèmes d’information, des développeurs évidemment, mais pas de profils issus du milieu bancaire. “A terme, nos développeurs acquièrent des compétences en finance, mais nous préférons les recruter vierges de tout a priori sur le sujet. Ce qui les motive dans l’IT financière, c’est que le sujet demande énormément de rapidité, de fiabilité dans un environnement critique”. De fait, si les mises en production de nouvelles fonctionnalités sont très régulières, elles demandent également beaucoup de QA&Test.

La révolution Fintech est en marche, et l’IT est son moteur : avec des concurrents comme Kantox, Payname ou Marie Quantier, les banques se doivent d’innover pour survivre.

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