Transformation de l’IT : l’essor des compétences comportementales

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L’IT n’en finit plus de se transformer et ses métiers évoluent; l’ESN est au cœur de ces changements qu’elle se doit d’anticiper. Quels seront les métiers de l’IT demain ? Cloud, containers, devops ont changé la façon dont nous travaillons et continuent de modifier le paysage de l’IT, mais l’impact ne se fait pas tant sur les compétences techniques que sur les compétences comportementales.

Récemment, nous avons réuni plus de 100 responsables informatiques pendant deux jours pour discuter de la transformation de l’informatique. Tout le monde s’est accordé à dire que la technologie n’est plus le facteur limitant ; il y a bien suffisamment de technologies éprouvées pour prendre en charge les nouveaux modèles.”

Dans son livre blanc « Nouvelles compétences pour le département informatique orienté services« , Chuck Hollis, directeur de la technologie d’EMC Global Marketing souligne ainsi la nécessité de développer des compétences non techniques. A commencer par des compétences coopératives.

Compétences collectives

Cela paraît une évidence, et pourtant l’expert IT a longtemps travaillé de façon relativement isolée. Qu’il s’agisse de se rapprocher des autres équipes IT, et surtout de comprendre leurs méthodes et leurs problématiques (le DevOps, par exemple), ou de travailler avec les équipes métiers, l’expert IT ne travaille plus seul.

Norbert Alter, Professeur à Paris Dauphine, auteur de « Donner et prendre, la coopération en entreprise » : “Aujourd’hui la compétence est devenue collective, on n’est plus compétent  tout seul. Une personne réellement compétente saura mobiliser sa propre compétence et celle d’autres : c’est la coopération”. (Source)

Bruno Lenain, responsable d’équipes IT à la BNP nous le confirme : »Je cherche des profils qui ne sont pas que de bons techniciens. Je préfère d’ailleurs un collaborateur qui ne soit pas parfait techniquement, mais qui ait la fibre nécessaire pour embarquer les équipes, collaborer et être un vrai partenaire, ce qui est indispensable dans une démarche DevOps« .

Communication

Savoir faire et faire savoir : l’expert IT est aujourd’hui aussi un communicant. Damien Alexandre, directeur du programme de transformation IT Axa Group Solutions, cite notamment les qualités suivantes : la communication proactive, l’écoute et l’empathie et la capacité à expliquer à des publics non techniques. Des qualités indispensables à l’évolution vers la gestion de projet, technique ou fonctionnelle, selon Bruno Lenain : « Certains projets ont une très forte visibilité et sont suivis de près par le management. Le développeur qui mène ce projet doit également savoir le vendre lors des présentations au management ou au client. Pour un IT, ce n’est pas toujours une qualité naturelle, mais on ne peut pas toujours se reposer sur la MOA pour communiquer et « vulgariser » la technique de façon à ce qu’elle soit compréhensible par les clients.« 

Être en veille, apprendre et partager

Enfin, et c’est peut-être une des compétences les plus attendues aujourd’hui, l’informaticien doit développer son adaptabilité : les méthodologies et les technologies évoluant rapidement, mener une veille active et être dans une posture d’apprentissage continu est indispensable. Meetups, conférences, blogs…mener une veille technologique peut prendre de nombreuses formes.

Nicolas Sadirac, co-fondateur et Directeur Général de « 42 »: “Le métier d’informaticien change profondément. S’il a longtemps été une fonction support au service de l’automatisation des processus, il devient aujourd’hui partie prenante de la création de valeur. L’informaticien ne reçoit plus des cahiers des charges en provenance des équipes métier, il co-crée avec elles. Il sait collaborer, apprendre, évoluer, dans une logique de créativité permanente.” (Source)

Pour Damien Alexandre, « Rester à l’écoute des technologies, en veille sur les méthodologies, les nouveaux modes de management, les bonnes pratiques du métier, ne s’applique pas qu’à la DSI, mais s’avère particulièrement nécessaire dans le contexte évolutif des systèmes d’information.« 

Bruno Lenain nous confirme également rechercher des collaborateurs capables d’identifier les nouveaux sujets technologiques, mais également de partager leur savoir : « Il m’est arrivé de refuser des profils au CV très complet sur le plan technique, mais qui n’avaient pas les qualités de partage d’information et de communication souhaités. Il faut pouvoir évangéliser les équipes sur les nouveaux sujets. Je constate néanmoins une constante dans les recrutements au-delà du savoir-faire technique, c’est le savoir-être : nous avons avant tout besoin de collaborateurs capables de prendre de la hauteur, et qui sachent aller chercher l’information de manière autonome. »

Nous évoquions il y a peu la fin la disparition progressive des silos métiers, et l’entrée dans une phase d’exploration technologique.  Pour les informaticiens, cela se traduit par la nécessité d’acquérir de bonnes connaissances sur plusieurs technologies, plutôt que de devenir hyper expert sur une seule technologie. À l’exception de certaines niches de marché, le modèle de l’hyper expert a vécu : c’est une raison supplémentaire pour les informaticiens d’acquérir des compétences non techniques…et ainsi de mieux répondre à la complexité croissante de leur fonction.

 

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