Sobriété numérique : comment concevoir et administrer des applications frugales en énergie ?

Temps de lecture : 3 minutes

Chaque année les émissions de gaz à effet de serre dues au numérique augmentent de 9%. Il y a dix ans, le numérique polluait autant que le trafic aérien mondial, aujourd’hui il dépasse le secteur aérien de 50%.  Si nous continuons à ce rythme, son impact devrait encore doubler d’ici 2025.

Nous, les professionnels de l’IT, développeurs, Ops, architectes sommes les premiers concernés et nous avons  le pouvoir d’agir.

Et si nous contribuions à réduire l’impact écologique du numérique dès la conception ?

La responsabilité des acteurs de l’IT

Si l’explosion de la digitalisation ne relève pas seule du pré-carré des informaticiens et de la DSI, nous jouons un rôle clé en tant que concepteurs et administrateurs des applications. Nous ne pouvons plus nous positionner en simples experts et ne pas nous préoccuper des impacts sociétaux : nous participons aux problèmes comme aux solutions.

La question qui s’impose à chacun d’entre nous  est : comment contribuer à réduire notre impact ?

Être frugal et sobre dans nos pratiques doit devenir une nécessité car Il y a une vraie différence énergétique entre un obésiciel et un logiciel frugal, entre une infrastructure scalable au plus près des besoins et une infrastructure surdimensionnée et disponible 100 % du temps.

Il est temps d’inclure une compétence ‘sobriété numérique’ dans nos parcours : à l’instar de la sécurité où un bon logiciel est un logiciel sécurisé, un bon logiciel et plus généralement une solution numérique se doit d’être sobre et frugale. Nos choix technologiques (architecture, pratiques, …) doivent prendre en compte la performance énergétique.

D’autant plus que cette performance énergétique rejoint très souvent la performance tout court.

Au même titre que le Cloud a transformé nos pratiques, la sobriété doit imprégner notre façon d’exercer notre métier.

Un éco-système français qui s’étoffe

Nous ne sommes évidemment pas les seuls à nous interroger sur notre rôle d’experts.

Sans être exhaustif, nous pouvons citer :

  • Le Shift Project (think tank qui oeuvre en faveur d’une économie libérée de la contrainte carbone) a produit un rapport sur le numérique fin 2018  qui a rencontré un fort écho en France et à l’étranger. Le rapport permet de comprendre  l’ampleur du problème sous ses différentes facettes. (Pour en savoir plus : Le Shift Project organise les  Ateliers du Shift (auquel nous avons assisté en février) autour de différents thèmes liés à la décarbonation de l’économie. )
  • Green It contribue très largement depuis plusieurs années à soulever les enjeux du numérique durable / responsable.
  • Enfin, sous l’impulsion de son CTO Hervé Dumas, Veolia fait partie des grandes sociétés françaises qui ont perçu très tôt l’intérêt des nouvelles technologies de type cloud et par là la mutualisation de ressources. Aujourd’hui, Veolia est à même d’aborder l’étape suivante : concevoir des solutions numériques sobres.
  • Le Climanifeste (merci à Lydra de nous l’avoir signalé en commentaire!)

C’est à chacun d’agir concrètement

S’il existe déjà des bonnes pratiques, certaines sont à inventer et surtout il faut les partager et les enseigner. Il s’agit de fédérer une communauté, pour répertorier les idées et partager les retours d’expérience. Nous vous proposons donc de rejoindre le premier meetup consacré à la sobriété numérique. Vous y rencontrerez des professionnels de l’IT, qui comme vous souhaitent agir concrètement pour réduire l’impact environnemental de nos activités.

Tous les métiers du numérique sont concernés sans exception : développeurs, ops, MOA ,architectes, product owner mais aussi le management, etc. La première rencontre est prévue le 11 juin (Paris 8) . Pour s’inscrire c’est ici !

Commentaires :

A lire également sur le sujet :