De la sérénité du droit l’erreur à l’excellence de vos infrastructures

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En tant que consultant, on passe parfois souvent du temps dans les transports. Personnellement, je m’occupe en lisant des news ou bien en complétant les mots fléchés du journal 20 minutes au feutre noir. Souple, précis, net, le feutre a de multiples avantages, mais il a un inconvénient majeur : impossible de l’effacer. En toute honnêteté, ce caractère irrémédiable ne m’inquiète pas, si je me trompe je raye et j’écris en plus petit dans la case.

De l’intérêt des mots fléchés

Comme je le raconte aux personnes qui ont le malheur de me poser la question, un mot fléché complété au feutre est une puissante allégorie de l’histoire de nos vies. Dans la vie, vous complétez votre grille, parfois avec difficulté, tantôt persuadé que ce que vous y inscrivez est la solution, tantôt comme un coup de poker. Souvent on vous y aidera, et la solution n’en sera que plus juste. Et parfois on se trompe, y compris sur des mots dont on était sûr. On raye et on corrige : cela laisse des traces sur le papier. Qu’importe. Ce qui compte dans la vie et dans le journal, ce n’est pas d’avoir une grille de mots fléchés propre et sans ratures, c’est le plaisir qu’on a eu à essayer de compléter la grille.

Je vous ai parlé d’erreur dans le titre, ce n’est pas tout à fait exact. L’erreur n’existe pas. Tout n’est qu’information, et il en va de même dans les choix d’infrastructure que vous ferez dans le cloud.

Fondement 3 – votre devoir c’est le conseil

La règle absolue quand on construit un plan d’architecture cloud est de répondre au besoin du client de manière précise. Il ne faut pas choisir une infrastructure qui répond à des besoins qu’on imagine mais qui n’existent pas, et il est crucial que ladite infrastructure soit capable d’adresser la problématique de manière correcte. Pour cela une seule chose à retenir : restez simple, vous pourrez changer et optimiser si le besoin évolue ou si votre infrastructure initiale n’est pas optimale.

Pour arriver à une telle souplesse, il y a un prérequis fondamental : vous devez permettre à vos équipes de se tromper. Ainsi, vous pourrez avoir une infrastructure rapidement, sans passer des heures dans des réunions d’architecture où personne ne prend de décisions car chacun a peur de l’erreur. En outre, en cas de problème, vous pourrez toujours agir au lieu de partir à la chasse à “c’est pas ma responsabilité”.

Etre libre de se tromper…

La clé de l’excellence c’est avant tout la liberté de l’échec, car on ne réussit que rarement les choses du premier coup. Vous n’êtes pas nés en sachant faire des lacets de chaussures, votre premier amour n’est très probablement pas devenu votre compagnon, et je suis prêt à parier que le premier plat de pâtes préparé par vos soins n’était pas terrible. Pourquoi alors imposer à vos équipes IT une pression de la réussite initiale que tout un chacun trouverait débile dans la vraie vie ?

Soyons clairs, je ne suis pas en train de dire “faites n’importe quoi YOLO”. Pour pouvoir faire un choix d’architecture et se dire “on verra bien”, il faut être en capacité de voir si tout va bien.

…Mais prévoir de corriger le tir

S’engager à pleine allure sur une piste ne peut se faire sereinement que si vous êtes en capacité de vous dire à un moment donné “ouais, là ça merde un peu quand même”, et avoir cette information avant d’être dans l’incapacité de tourner et de heurter un platane. Car le platane est solide, et vous pourrez heurter de toutes vos forces dedans, un platane ça ne bouge pas d’un pouce. C’est vraiment solide, un platane.

Ci-dessus, Jean-Michel Platane, résident à Bayeux en Normandie depuis 1737 dans le téléfilm “Un gars solide” ce soir sur France 2.
(Image de Tango7174 sur Wikipédia)

De l’importance de la mesure

Vous avez donc besoin de métriques, qui vous feront remonter des données sur votre infrastructure. De ces métriques, vous ferez des KPI, et de ces KPI, vous lèverez des alertes de “hum, ça peut aller” à “ouais, c’est pas terrible”, et vous changerez pour éviter l’obstacle. Si d’aventure vous heurtiez quand même un obstacle, ce n’est probablement pas la faute des personnes qui ont construit le moteur de votre voiture, c’est que vous ne saviez pas qu’il y avait une embûche à cet emplacement, et donc, il faudra ajouter une métrique avant de repartir.

La voie du succès est d’abord celle de l’échec, et j’espère par ces quelques lignes avoir pu vous en convaincre. Sur ce, je vous laisse j’ai une alarme qui vient de claquer en prod.

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