Inclusion et Diversité : quelles sont les bonnes pratiques ?

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Inclusion, diversité : les termes sont sur l’agenda de nombreuses entreprises, pourtant il reste encore beaucoup à faire pour passer des bonnes intentions aux réalités, notamment dans le secteur de l’IT. Afin de poser les bases du sujet, de mieux comprendre les enjeux et d’identifier les bonnes pratiques mises en place outre Atlantique, nous avons sollicité Heather Dejong, AWS Global Inclusion & Diversity Leader : qu’est-ce que l’inclusion et la diversité, pourquoi est-ce important, et comment pouvons-nous chacun contribuer à changer les choses ?

Définir l’inclusion et la diversité

Dans la définition d’Amazon, la diversité consiste à combiner au sein de l’entreprise des compétences, des expériences, des perspectives et des backgrounds culturels uniques et variés. En d’autres termes, il s’agit de permettre à chacun de trouver sa place dans l’entreprise, quels que soient son origine, son genre, son orientation sexuelle, son âge, sa religion ou son handicap. Comme l’explique Heather, cela se traduit par les quatre piliers de l’inclusion :

  • Se sentir estimé
  • En confiance
  • Connecté
  • Informé

L’approche inclusive est fondamentalement participative”, comme l’explique cet article de l’ADN : chacun doit pouvoir s’exprimer et être écouté avec bienveillance, respect et ouverture d’esprit. Pour approfondir la question, nous vous conseillons également cet article du Programme EVE, qui définit l’inclusion comme un cadre permettant à chacun d’être soi, et “de donner le meilleur de soi dans un collectif”.

Heather Dejong lors d’une rencontre à Paris en février 2020

Pourquoi est-ce important ?

Une récente étude de la Harvard Business Review a démontré un lien statistique significatif entre la diversité et la capacité à innover. Dans le cas d’AWS, il a été estimé que la diversité dans l’entreprise bénéficie à l’ensemble de ses clients, sur un marché devenu un “village global”. Le monde change, et l’évolution de la démographie fait qu’il est nécessaire de construire des environnements de travail plus inclusifs, de concevoir des produits et services innovants représentatifs du monde dans lequel nous vivons, et ainsi de pouvoir adresser des marchés nouveaux et émergents.

Pour Heather Dejong, favoriser la diversité a un impact direct sur l’intelligence collective et sur l’engagement des équipes. C’est aussi un critère important pour les consommateurs, et un facteur de performance financière d’après plusieurs études (voir aussi cet article de Forbes). Attention cependant à l’argument d’utilité, comme le souligne l’article Mixité et performance : y a-t-il débat ? : “Que se passera-t-il si les effets de la mixité sur la performance venaient à s’émousser ?”.

Etre acteur du changement

Agir à de multiples niveaux, et varier les approches : c’est une des conclusions de l’étude de la HBR citée plus haut. Pour adresser les différentes dimensions de la diversité, il faut ouvrir plusieurs voies.

Comme nous l’explique Heather : “Le changement culturel prend du temps, il ne peut pas être dirigé uniquement par le haut ou le bas de l’organisation, il faut s’appuyer sur des alliés qui croient au changement et qui aident à changer l’état d’esprit dominant dans les équipes”.

Concrètement, qu’est-ce que cela signifie d’être un allié ? Heather cite cinq points :

  • Prendre conscience du problème : vérifier ses suppositions et ses opinions, trouver ses “angles morts”.
  • Engager des personnes avec des backgrounds, âges et expériences variées pour construire des équipes diversifiées.
  • S’informer sur les biais de genre et de d’origine, chercher des articles, des vidéos, et les partager.
  • Observer la dynamique d’équipe : est-ce que tout le monde participe ? Est-ce que personne n’est laissé sur le côté ?
  • Intervenir et soutenir : prendre la parole dans les situations délicates, disrupter les biais.

Concrètement, il y a de nombreuses actions simples à mettre en oeuvre pour favoriser l’inclusion. AWS a ainsi mis en place un guide de bonnes pratiques pour être inclusif en réunion, par exemple : créditer l’auteur d’une idée si quelqu’un reprend celle-ci à plusieurs reprises, ou fournir des ouvertures aux autres participants quand quelqu’un domine la conversation. Autre bonne pratique de réunion inclusive, commencer par demander l’opinion de ses collègues avant d’exposer son point de vue. Et pour encourager les autres à progresser, reconnaître leurs efforts menés dans les pratiques inclusives. Comme le résume Heather Dejong : “On peut attendre que le changement arrive, ou être acteur du changement”.

Bonnes pratiques

En termes de recrutement, Heather Dejong déconseille cependant de se fixer des objectifs chiffrés ou des quotas. La diversité dans le recrutement passe plutôt par la façon dont sont rédigées les annonces, qui doivent se concentrer sur ce qui est profondément ancré dans notre culture de travail, plutôt que de chercher à embaucher des profils en particulier.

Pour terminer, on retiendra que développer des pratiques inclusives passe par l’intelligence collective, comme nous l’a confirmé Heather : “Pour progresser, je vous conseille d’observer votre propre comportement, de faire preuve de curiosité et d’empathie à l’égard des autres, de discuter avec eux pour comprendre leurs points de vue et améliorer votre façon d’être et de penser.”

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